L’effondrement #4

Je suis en ruines. Je reste. Là. Avec les ruines d’une vie de rêve. Je crois que ça ne va pas durer, que je vais me réveiller. Alors, je déambule un peu. Trop près de la fenêtre. Trop près de la cuisine. Trop près du grenier. J’entends quelques cris. Je crois qu’il n’y a plus personne, ici. Ils ont tous dû sortir faire la révolution. Le fond de l’air est rouge. Ou brun. Je le sens. J’ai toujours été très observateur. C’est important, d’être observateur. La plus haute excellence consiste à se maîtriser, et le savoir à dire des choses vraies et à agir selon la nature, en l’écoutant. J’écoute. Je sens. Je sens l’odeur des gaz lacrymogènes. J’étouffe. Souvent, j’ai remarqué, c’est le signe de la fin du rêve. La remontée de sous la couette. J’étouffe. Sous l’oreiller. Mon propre cri.effondrement4

L’effondrement. Un feuilleton conçu à partir des Fragments d’Héraclite. Dessin : Saint Oma. Texte : Stéphane Bataillon.

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