Note sur la poésie #32

 

Choisis bien tes mots, car ce sont eux qui créent le monde qui t’entoure.
Proverbe Navajo

La poésie est exercice de notre puissance. De son usage, de ses limites, de sa maîtrise. Elle nous estime au plus juste. Nous accompagne, par la parole, afin de discerner quand engranger, retenir ou dépenser notre énergie. Qu’elle ne se disperse pas, ou le moins possible.

La poésie n’est pas accès à un « au-delà », mais bien à un « en-dedans », cette partie intime endormie par le flot des paroles. Elle témoigne des interactions faibles du monde : la contemplation d’un visage, la saveur d’un silence qui s’invite entre nous,  la tulipe qui s’ouvre chaque matin un peu plus par la force irrésistible du réel.

Chaque poème est cette étincelle qui allume ce que nous avions cru perdu. Tous nos poèmes ensembles, ceux écrits, ceux lus, provoquent un crépitement qui annonce l’embrassement. Un état d’urgence.

 

 

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