Sous la coquille #2

C’est toujours un matin
que l’on se réveille

En escargot.

Rien à craindre de moi.

Je n’entends rien du monde
et je ne parle pas

Je réalise le rêve
d’une retraite subtile
qui vous concentrerait.

Grandir sans plus grossir

Savoir mieux que personne
où il faut s’arrêter.

 

ANTHOLOGIE COQUILLE

– La vie est ce que notre caractère veut qu’elle soit. Nous la façonnons, comme un escargot sa coquille.

Jules Renard

– J’ai observé un escargot qui rampait le long d’un rasoir… C’est mon rêve… C’est mon cauchemar… Ramper, glisser le long du fil de la lame d’un rasoir et survivre.

Dialogue d’Apocalyspe Now

– La joie est un escargot rampant. Le malheur un coursier sauvage.

Vladimir Vladimirovitch Maïakovski

NOTES

Revenir à la forme courte et concentrée qu’est le haïku, à l’origine de ma pratique poétique et dont j’ai un peu parlé ici ? Une envie après la lecture de l’essai Malgré le givre d’Alain Kerven consacré à l’almanach poétique japonais (éditions Folle Avoine, 1987). Et pourquoi ne pas, en plus, respecter la suite des saisons, avec le nouvel an en point d’orge du livre, afin de laisser libre court aux vies réinventées. Le pari est risqué, tant cette forme minuscule peut en rebuter beaucoup, non charmés par son rythme, par une saveur qui ne se révèle qu’en connectant le poème à l’observation lente du monde. Et pourtant l’art d’être en vie qu’elle autorise correspond, peut être mieux que tout autre, au projet de ce livre. Un « Haïkus de l’escargot » ?

(à suivre…)

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