La soif du sable (2) : Édition spéciale

Je relis mes fanzines. Une jeunesse passée à inventer mon monde. À écrire, dessiner, mettre en page. Mais encore photocopier et aller vendre. Aux parents, puis aux amis, puis au public. J’avais presque oublié. Ils sont pourtant là, rangés dans des classeurs. Près de 100 « parutions » de La petite gazette du jour à Opinions Publiques en passant par Baraka, Zazimut, La maison citrouille, le Homard, Gustave, Le trait, Planète économie ! Et mon « moi de 16 ans » qui demande au « moi de 17 ans » de ne pas le juger trop sévèrement. Le temps, en ce temps là…

Pourquoi si peu de monde*, dans ces débats sans fin sur la crise de la presse, parle de ce plaisir, charnel, d’inventer une page pour ensuite l’offrir. Un rendez-vous intime avec des voix inscrites. Plus éphémères qu’un livre. Oui. Ou peut être pas.

Mais là, une clameur, quelque chose qui approche. Une sorte de réveil pour dire que c’est assez. Qu’il faut nous faire entendre. Nous, amants de papier.

 

Déjà, la vie réduite.

Et déjà l’apaisement
d’avoir du temps pour faire
les gestes qui rendent heureux.

Une sorte de journal.

 

* Si, Butel, Meltz, Beccaria, mais peu, quand même, de monde.

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