UPPLR #74 : La science a ses limites, par Thomas Vinau

Ils font des petits guides plastifiés
pour reconnaître les papillons
les plantes ou les oiseaux
c’est bien pratique un petit guide
pour distinguer classer et nommer
la beauté
mais je me dis qu’il en manque quelques-uns
dans la collection
il en faudrait sur la lumière sur la poussière
sur la taille des flaques sur les ailes
d’insectes
sur les traces sales des gouttes de pluie
sur les sourires d’inconnus sur les rêves
sur les coupes de cheveux improbables du réveil
sur les dimanches inutiles sur les odeurs
d’enfance
sur les matins
sur les broutilles les vétilles les pacotilles
sur les bords de route
sur les parfums d’oreillers tièdes
et bien entendu
sur la géographie complète
de ton ventre

Thomas Vinau

Le Cœur pur du barbare, Le Castor astral coll. « Poche/poésie », 256 p., 9 €

Écoutez ce poème (lecture Stéphane Bataillon) :

Thomas Vinau rêve d’Amérique, celle de Chet Baker, de Steve McQueen et de son idole littéraire, Richard Brautigan. Avec les hauts et les bas qui électrisent l’existence. Ce nouveau recueil de poèmes, par l’auteur de nombreux ouvrages attachants dont le roman Ici, ça va (10/18), rassemble des textes courts, où la tendresse, l’humour et une forme légère d’autodérision permettent d’intensifier les jours, au son d’une bande originale, rock et jazzy, du film de nos vies. Ce livre inaugure également la nouvelle collection de poésie en poche à prix démocratique des éditions du Castor astral. Une heureuse initiative pour fêter le Printemps des poètes.

Stéphane Bataillon (@sbataillon)

Retrouvez ce poème dans La Croix L’hebdo du 20 mars 2021.

Laisser un commentaire