UPPLR #006 : Le grand vent du nord par Giovanni Fontana

Le grand vent du  nord

 

Né en 1946, poète, performer et dramaturge, Giovanni Fontana propose avec ces poèmes visuels réalisés depuis les années 90 de s’approcher d’un mouvement poétique très original, lancé dès le début des années 60 par Pierre et Ilse Garnier : la poésie spatiale. L’un des textes annonçant ce mouvement décrétait « Le mot n’existe qu’à l’état sauvage. » L’idée était de créer une poésie oscillant entre texte et image, jouant sur la disposition des signes, prenant l’espace de la page blanche comme terrain de jeu pour raconter une histoire. Toujours avec des formes et des outils très simples (un trait de stylo, des caractères de machine à écrire). Toujours en mouvement. Une poésie intrigante, ludique, à la fois ambitieuse et minimaliste, très proche également de la poésie sonore incarnée par des figures comme Bernard Heidsieck ou Henri Chopin et dont Fontana est l’un des représentants toujours actif.

Ce très beau petit recueil, imprimé avec soin, ce qui n’est pas toujours le cas pour ce type de poésie, présente 24 exemples de cette œuvre visuelle. On s’amusera, avec l’auteur, à comparer le poème initial, sur la page de gauche, et sa transformation en poème-image, rehaussé de coupures de magazines et de bouts de partitions que l’on brûle de déchiffrer. Une expérience sensible.

Stéphane Bataillon

La voix et l’absence, par Giovanni Fontana, Ed. Dernier Télégramme, 64p., 12 euros.

 

(Chronique parue sur le blog « Un poème sur la route » de La Croix.)

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