Situation générale :
– La fin des écoles et des batailles autour de la langue (formalisme, spatialisme, nouveau lyrisme) > Groupement affinitaire, souvent autour des maisons d’éditions.
– Une ouverture vers les poésies du monde (grâce, notamment à internet), à des formats courts (grâce aux réseaux sociaux comme Instagram).
– De nouvelles voix et une nouvelle génération, entièrement numérique (contrairement à l’ancienne génération, « trou générationnel » dans les années 80-90)
Pour l’éditeur :
– L’édition de poésie, micro-marché (0,5 % du CA de l’édition, moins de 300 ex vendus par volume) mais une multitude d’éditeurs, maillant tout le territoire, encore ouverts aux expérimentations (même chez des « grands » éditeurs comme P.o.l ou Flammarion) > Vitalité.
– Les principaux éditeurs : Gallimard, Bruno Doucey, Flammarion, Cheyne, P.O.L, le Castor Astral…
– Une distribution alternative : vente en librairie vs ventes directes (jusqu’à + 50% du CA annuel) sur salons, festival (Étonnants voyageurs à Saint-Malo, Voix vives à Sète) , manifestations (Marché de la poésie à Paris en juin) // avec le marché de la musique.
>> Importance du live, des lectures, des résidences, des ateliers d’écriture.
>> Présence d’un réseau national de « Maisons de la poésie » : Nantes, Rennes, Rhônes-Alpes… Une salle parisienne, fondée par Pierre Seghers, très active, La maison de la poésie rue Molière. > occasion d’organiser des évènements pros et rémunérés.
>> Importance de pôles créatifs : cipm Marseille, Toulouse (Serge Pey, occitanie)
>> Un moment clé : le Printemps des poètes chaque année en mars avec une thématique : le courage en 2020. Focus médiatique, sortie des grandes anthologies, lectures et manifestations nombreuses.
– Des structures souples (de l’association à l’éditeur avec 1/ 2 salariés maximum)
– Une rentabilité difficile (besoin de diversification vers le roman ou en publiant des romanciers faisant de la poésie pour passer un cap > ex : Jeanne Benameur, Cécile Coulon, Thomas Vinau…). Importance des anthologies.
– Passage en poche : le « Graal » mais peu de réussite à l’exception de poésie/gallimard qui fait son « marché » chez les autres éditeurs >> lourdeur de la distribution et de la logistique par rapport à l’espérance de vente.
– Question de l’objet-livre : un secteur encore trop souvent amateur dans les maquettes et les typographies utilisés, codes vieillots.
Pour les poètes :
– L’importance des revues pour commencer, malgré la fin des grands ancêtres comme Sud ou Action poétique
> Revues papier comme Arpa, Nunc, Contre-allées, BoXon , Décharge , Po&sie, Friches et, de plus en plus sur internet comme Recours au poème.
– Des a valoir symboliques (200 euros) ou inexistants
– La difficulté d’une première publication (le recueil n’est que le début de l’aventure, plus en poésie qu’en fiction // « Tout le monde » écrit des poèmes et se sent légitime > problèmes relationnels nombreux)
– « Pollution » de l’autoédition ou des « faux éditeurs » // nouvelles formes de diffusion légitimes et qualitatives. Comment distinguer entre amateurisme complet, artisanat, professionnel ? Limites plus floues que dans d’autres arts.
– Importance du net et des réseaux sociaux. ( ex : succès de Rupi Kaur instagram puis livres)
>> q° Jusqu’où aller dans la création de son « personnage littéraire » ?
– Expérience perso : retour sur dernier mon dernier recueil, contre la nuit : réflexion sur la thématique, site-compagnon, promotion pensée en amont avec l’éditeur…
– Construction d’une carrière sur le long terme en faisant de gros efforts pour « porter » sa poésie. (rencontres-dédicaces, lecture/performance, résidences, workshop, atelier d’écriture…)
>> résurgence du spoken world, des vidéo-poèmes : Chaîne Youtube Button Poetry, site de la Poetry Foundation avec magazine, radio et podcasts.
>> q° Jusqu’où aller dans la promotion de son œuvre ? Quelles part éditeur /poète ?
Pour les critiques/ Médiatisation de la poésie
– Peu d’espaces disponibles / Beaucoup de plaintes ;-)
– Importance de la thématique ou de la vie de l’écrivain pour que les médias s’y intéresse.
– Difficulté de la critique en poésie. Importance des revues de fond comme Europe, des cahiers livres (Didier Cahen dans Le Monde, La Croix, Le Figaro)
Mais, un regain d’initiatives :
– ex : Thomas Deslogis sur le Huff post et Libération, Guillaume Lecaplain dans Libération, Nicolas Dutent dans Marianne, expérience La Croix (une page hebdomadaire pour présenter des poèmes, un blog + une page critique mensuelle.)
– Importance des sites critiques : Poezibao, Sitaudis, Terre à ciel… et un exceptionnel site d’archives qui conserve un patrimoine autrefois très volatil : Ubuweb de Kenneth Goldsmith.