Note sur la poésie #89

Tous les jours, je lis de la poésie. Des poèmes nouveaux qui sortent d’aujourd’hui. Souvent bribes, souvent des vers, en bribes, qui disent le néant, la violence, l’ennui. Mais décalés de la vie. Tous les jours, je lis de la poésie, et je me demande quels poèmes écrire. En fait non, je ne me demande jamais quels poèmes écrire. J’écris. Ma poésie. Mais depuis quelques jours, je confirme quelque chose. Quelque chose qui pourra paraître gentil, niais, plein de bons sentiments. Mais quelque chose de nécessaire D’urgent. D’essentiel pour continuer sans retomber dans les déprimes, dans la perte d’enthousiasme, dans les tourbillons sans fond et les fausses promesses d’amour (car tout ce système en réseaux se résume à ça : nous faire des fausses promesses d’amour).

Je voudrais écrire une poésie lumineuse. Qui ramène de la lumière par les mots. De l’énergie pour renforcer. Non pour consoler, pour soigner, pour redresser -même si- mais pour continuer. À s’affermir, à grandir, à se renforcer. Comme une médecine préventive. J’ai envie d’y mettre de la transcendance. C’est à dire cette force qui passe et qu’il faut retenir un peu afin de la teintée de nous. Dans l’espoir que cet ajout de couleur, de saveur, d’intonation, puisse toucher encore plus. Puisse augmenter l’effet. Puisse pénétrer plus profond. Avec nos haines, nos peurs, nos angoisses. Contre nos haines, nos peurs, nos angoisses. Résolument contre. Car il y a désormais trop de mots liés pour nous détruire.

Faire un poème pour rassasier.