Pazuru Games #1 : Structure et typologie des puzzles japonais

Avec cet article, je débute une nouvelle série d’articles autour du monde des  Pazuru (jeux de logique, ou « puzzle » japonais) à la suite du Sudoku et du Kakuro. Vingt ans après la création de Sudoku Factory, il est temps de reprendre la partie !

Pour commencer, une définition s’impose. En route pour découvrir la structure et la typologie de ces jeux si prenants.

Structure et typologie des Pazuru

Un pazuru, kézaco ? C’est le nom japonais d’un jeu de logiques, « puzzle » en anglais (un faux-ami de plus), venus du Japon. Un jeu ne nécessitant qu’un crayon pour être résolus (pencil puzzle). Sa règle est toujours simples et stricte. Sa solution unique. Chaque jeu tient dans un espace réduit (à l’exception des grilles géantes, plus difficiles) et est composé :

– D’une grille de grandeur variable (le plus souvent 7×7 ou 9×9 cases). Certains Pazuru, comme le Hashiwokakero, ne font pas apparaître les contours de la grille.

– De cases blanches ou noires. Vides ou à noircir. Ces cases sont délimités par des lignes horizontales et verticales permettant d’utiliser leurs cotés dans certains types de jeu (boucles, frontière de région…)

– d’indices, souvent des nombres (Sudoku, Kakuro) mais aussi des formes  comme des ronds, carrés, flèches ou des lignes pleines ou en pointillés ( Evolomino, Masyu…), permettant de compléter la grille selon les règles données.

2. Spécificité
La grande spécificité de tous ces jeux, par rapports aux autres « pencil games » comme les mots-croisés, est de ne nécessiter que la logique pour être résolus, sans culture, langue ou connaissances particulières (à l’exception parfois des règles de mathématiques simples et de techniques de déduction). C’est pour cela que ces jeux sont qualifiés de « non-cultural games », jeux non-culturels. Ce qui ne veut absolument pas dire qu’ils ne sont pas intelligents !

3. Typologie

S’il existe de nombreux types de puzzles japonais différents, ils peuvent se classer en quatre grandes catégories se référant à l’action principale à effectuer pour remplir les grilles.

(Hormis pour le sudoku, visuels tirés du site de l’éditeur japonais spécialisé Nikoli, référence mondiale des Pazuru publiant le trimestriel Puzzle Communication Nikoli depuis 1980, avec plus de 190 numéros parus)

A. Noircissement (grid shading) : Le but du jeu est de noircir certaines cases de la grille en fonction des indices données. ex : Tapa, Nurikabe, LITS…

B. Placement de nombres : Le but du jeu est de placer des nombres spécifiques dans la grille (souvent les chiffres de 1 à 9) en fonction des règles posées et des indices indiquées. Ex : Sudoku, Kakuro, Skyscrapers…

C. Boucles (loops) : Le but est de réaliser des boucles complètes dans la grille en suivant les indications données par les chiffres placés. Ex : Masyu, Slitherlink, Suraromu

D. Délimitation de région (region division) : Dans ces jeux, le but est de délimiter des régions particulières de la grille en suivant les indices. ex : Shikaku, Fillomino, Cave…

 

E. Placement d’objet : Le but est de placer un objet au bon endroit sur la grille (ou une forme spécifique, rond ou carré) en fonction des règles et des indices. Ex : Akari, Star Battle, Battleships.

F. Connexion : Le but est de connecter plusieurs cases entres elles au moyen d’une ou de plusieurs lignes, en fonction de l’indice qui s’y trouve (généralement un nombre). Ex : Hashiwokakero, le Zip de LinkedIn.

Enfin, certains Pazaru combinent plusieurs type, tel le Tentai (étoiles) show qui mixe délimitation de région et noircissement.

 

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