Invention d’un journal

Depuis un an et demi, moi et d’autres essayons de faire un autre journal. Un lieu inattendu, fabriqué avec du papier (fibre de bois) des encres (pigments, résines et cires) des enthousiasmes (regards, fous rires, engueulades) et des paroles. Des paroles échangées, mûries, transformées en mots, agencées en phrases, jusqu’à la mélodie.

Ôter les grésillements, faire disparaitre les fausses notes. Harmoniser les tons. Concevoir un espace vivant qui donnerait envie à d’autres d’entrer dans la danse. De penser, d’être surpris, pour le plaisir. C’est contre. Contre nature, contre productif. Ça contrecarre le mouvement. N’est ni dématérialisé, ni dématerialisable. Ça a une odeur. Ça ne s’efface pas si facilement, ne se corrige pas non plus. C’est une responsabilité. À nos risque et périls. Une responsabilité de faire un geste. De prendre sa vie en mains. De tenir un peu plus que la moyenne. Pour un peu plus d’espace.

En silence.

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