Note sur la poésie #76

C’est si dur, finalement, de vivre au quotidien. En prenant soin de regarder les détails de la vie. Feuille qui tombe, cliquetis de clavier, rayon de soleil furtif… De s’y arrêter. De les décrire, même d’un ou deux mots, pour se les attacher. C’est si dur finalement de se contenter de ça. De s’en contenter pleinement. D’y trouver assez pour se nourrir le jour. De trouver dans ce quotidien, dans ces mots du quotidien, cette richesse infinie qui tend vers l’absolu. Cet essentiel toujours à portée, mais invisible au cœur, trop pressés que nous sommes par les bruits et les heurts de la modernité. Alors, essayer de s’extraire, encore une fois, très temporairement peut être, des réseaux. Une sorte de jeûne numérique. Pour retrouver un temps non de silence, mais d’espace mémoire. Une libération avant tout autre projet. Pour s’offrir, comme un cadeau, l’horizon nécessaire à d’autres formulations. Pour diminuer la pollution visuelle. Discerner le chemin. S’aventurer.

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