Sola Scriptura #66 : D’une modeste prière

Ces milles choses à faire
qu’ils attendent de toi

Cette chaleur légère
dans cet autre recul
lorsque tu fermes les yeux

Et cet apaisement
lorsque tu te décides
à épeler chaque mot
à faire chaque geste

Dans un temps d’étincelle.

 

« Pour toi, quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme la porte et prie ton Père dans le secret. » (Mt 6, 6.)

« Pour toi quand tu pries » rappelle que la prière transfigure le Temps ; « entre dans ta chambre » évoque l’intériorité vers laquelle il faut tendre ; « ferme la porte » récapitule la dimension de renoncement de la prière ; « et prie ton Père » indique qu’une seule parole _ « Père ! » _ suffit ; enfin, « dans le secret », telle la fine pointe de la règle de Jésus, explique qu’il ne s’agit pas de se cacher « de » Dieu mais « en » Dieu.

(Claire Lesegretain, La Croix, à partir d’un ouvrage de François Cassingena-Tréverdy (Dans la nudité de l’oraison.« POUR TOI, QUAND TU PRIES… » Abbaye de Bellefontaine, 2003) appelant par ailleurs dans ses écrits à retrouver une « foi modeste »)

La syndérèse est, en théologie, la partie la plus élevée de l’âme. D’autres expressions sont aussi utilisées pour la désigner, comme « étincelle de l’âme », « cime de l’âme », « pointe de l’âme » ou encore « étincelle de la conscience ». La syndérèse est une faculté en l’homme de reconnaître de manière infaillible le bien. Le terme est développé dans la théologie à partir de Jérôme de Stridon, il désigne alors le remords de la conscience présent dans l’homme. (…) La syndérèse va connaître un basculement dans la pensée de Thomas d’Aquin. Dans la Somme Théologique, il rattache la syndérèse, ou l’étincelle de la conscience, aux facultés de jugement et donc à la partie la plus supérieure de la raison (…) Maître Eckhart va donner un nouveau nom à la syndérèse, « scintilla animae » où « étincelle de l’âme ». Dans sa description de l’âme comme un château, il définit alors la syndérèse en affirmant « Ce petit château fort de l’âme, j’ai dit que c’était une étincelle mais maintenant je dis ceci : il est libre de tout nom, dépourvu de toute forme, absolument dégagé et libre, comme Dieu est dégagé et libre en lui-même. Il est aussi absolument un et simple que Dieu est un et simple. ». La syndérèse passe alors d’une faculté de raison, à un élément plus central et plus existentiel : le lieu en l’âme de la participation à l’essence de Dieu (Wikipedia)