La quarantaine, pas un cheveu sur le crâne, Martin Steffens se doit d’abord à ses élèves, en khâgne au lycée Fustel-de-Coulanges, à Strasbourg. Mais cela ne l’a pas empêché de publier 15 livres en quinze ans. Il ne faut pas s’y méprendre, l’agrégé de philo n’enseigne pas du haut d’une tour d’ivoire. Il est aussi père de famille, batteur dans un groupe de rock et écrivain. Autant de chemins de traverse qui nourrissent la réflexion du chroniqueur (notamment dans La Croix, un vendredi sur deux) et conférencier, souvent sollicité par les chrétiens qui trouvent dans son travail matière à méditation.

De Nietzsche à saint Ignace, la question du consentement mobilise ce quadra qui, arborant un large sourire, n’hésite pas à dénoncer les recettes prémâchées du développement personnel. Non pas pour fuir les épreuves, bien au contraire. La main au menton, concentré, il écoute aussi bien les confidences de ses enfants que les questions philosophiques, le bien, le mal, le temps, l’instant. La nuit, quand la maisonnée dort, c’est dans la cuisine que le philosophe écrit. Bien sûr, il y a la crise climatique et tant d’autres épreuves qui menacent, mais cet adepte de François d’Assise ne se départit pas d’un optimisme solide et lucide. Avoir foi en Dieu se conjugue avec l’inaltérable confiance en l’homme.